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La RSE est morte, vive l'Engagement !

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Très intéressante tribune de Thomas Guyot dans Les Echos sur la RSE (https://bit.ly/4bwedNn).

Si évidemment on ne peut qu'être d'accord sur l'importance pour les entreprises de prendre en compte et d'agir pour la transformation de leurs activités dans un souci de protéger la planète et de réparer certains abus du passé, les suggestions de l'auteur appellent, me semble-t-il, quelques remarques :


  • Pour avoir vécu le déploiement des impacts CSRD dans une grande entreprise, j'imagine aisément ce que c'est pour une PME ou une ETI en matière de complexité ou de coûts. Cela nourrira des consultants et des auditeurs, mais cela ne créera pas de la valeur, voir même ne permettra peut-être pas d'atteindre le but escompté. Ce qui est vécu actuellement en matière de normes environnementales agricoles (où l'on parle maintenant d'allègement) devrait faire réfléchir les législateurs quant aux conséquences pratiques et donc l'acceptabilité du terrain de leurs intentions. Trop brise l'élan pourtant nécessaire et salvateur. Il ne faut pas avoir raison trop tôt au risque de tout bloquer.


  • L'auteur salue la création de directions RSE proches de la direction générale (et note l'entrée au comité de direction, occasion réelle mais cachant souvent également une façon à bon prix de féminiser les dits comités) mais regrette que cela s'accompagne d'un isolement en silo. C'est vrai et cela correspond à une évolution de ces directions RSE. Dans un premier temps, elles ont eu une mission "évangélisatrice" pour faire des sujets RSE (essentiellement environnementaux, car le social était déjà largement piloté par les RH) une nouvelle frontière de l'entreprise. On a vu apparaitre des "raisons d'être", des "entreprises à mission", des "comités environnementaux" ou des “groupes de travail impact climat”, preuves que ce travail de fond, soutenu par des législations incitatives, a payé. Puis dans un deuxième temps (actuel), la fonction RSE est devenue essentiellement une fonction de reporting pour être en mesure de répondre aux obligations de plus en plus normées et contraignantes qui apparaissaient (CSRD, ...). Et cela semble désormais pertinent que les directions financières prennent la main car ces éléments de reporting chiffrés sont souvent issus des outils de reporting financiers. L'apparition dans les gouvernances de comités "RSE" ou de comité de "mission" au sein ou reportant annuellement au conseil d'administration est la preuve à la fois de cette importance affirmée et de cette nouvelle étape de "normalisation" par le reporting.


  • Pour autant, et c'est là que j'irai plus loin que l'auteur, je crois, avec lui, de l'importance "d'intégrer les compétences vertes dans tous les départements stratégiques", mais je pense que cela s'accompagnera de la disparition de la  direction RSE. Il y a quelques années, j'avais eu la chance de participer à une réflexion menée par l'Institut de l'Entreprise sur "l'entreprise full RSE 2030". L'objectif de cette réflexion était d'imaginer le fonctionnement de l’entreprise quand les compétences vertes auraient été intégrées partout. Le volet communication était mené en collaboration avec Entreprises et Medias. Et nous avions abouti à la conviction que le futur de la direction de la RSE et de la direction de la communication serait une fusion en une direction de l’Engagement , gardienne du discours, de la cohérence et au final de la fourniture des preuves par l’action et le résultat de l’engagement ESG de l’entreprise, la gestion “reporting” étant laissée à la direction financière dans le cadre des documents financiers annuels. Une occasion également pour lever une ambiguïté sur le terme de ESG, qui cache essentiellement le combat environnemental, l’aspect social étant clairement l’apanage de la DRH, celui de la gouvernance celui de la direction juridique ou financière. L’occasion du coup de travailler à décloisonner les nouveaux silos ainsi créés.

 
 
 

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